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STREET-ART SEBDOMADAIRE #TOULOUSE

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Ces dernières semaines n’ont pas été tendres avec la ville rose. La télé ne parle que de fous d’Allah et de tueries et, malgré l’arrivée des beaux jours, le secteur du tourisme toulousain se fait un sang d’encre. Sachez qu’à Toulouse, il n’ y a pas que des saucisses ou du rugby, il y a aussi beaucoup de street-artistes. C’est même une des villes françaises qui nous a offert le plus de street-artistes talentueux et très connus (peut-être à cause des murs roses). En voici une liste bien loin d’être exhaustive.

Honneur aux dames

MISS VAN, de son vrai nom Vanessa Alice Bensimon, est née a Toulouse en 73. Petite présentation sous forme d’auto-quote tiré du Sebdomadaire #Q : “mondialement connue grâce à ses pin-up stylisées façon manga, son travail a évolué, aujourd’hui ses poupées sont plus sombres et dérangeantes.” Les citations suivantes viennent de son site. A ses débuts, elle “boycottait le monde de l’art classique en peignant sur les murs” (1993), aujourd’hui elle expose et vend ses œuvres à travers le monde. Par contre, elle boycotte toujours les bombes aérosols (elle utilise des pinceaux et de la peinture acrylique). Bien qu’elle soit adoubée par le milieu de l’art et qu’on lui ait ouvert les portes de plusieurs galeries, elle n’a pas totalement quitté la rue. Car faire ça dans la rue, c’est interdit et donc ça l’ “excite” (adrénaline, tout ça) mais surtout cela lui permet de garder sa liberté de penser puisque c’est de toute façon illégal, “il n’y a pas de censure“.
Comme je vous le disais plus haut, au fil du temps, son travail a évolué, voici l’explication : “Lors de mes débuts, mes poupées étaient des autoportraits (NDLR : inspirés des pin-up des années 1950 mais restylisés façon BD). “Le graffiti a un côté très mégalomane ; au lieu d’ écrire mon nom, j’ai choisi de me représenter dans mes poupées. Je me sentais un réel besoin de m’affirmer, peut-être parce que j’ai une sœur jumelle et je devais montrer ma différence. La provocation a également un rôle dans ma conception de mon travail. J’ai toujours aimé peindre une poupée sexy dans un endroit inapproprié. Je tiens à provoquer des réactions fortes. Mes poupées véhiculent une image provocatrice, parfois un peu érotique. Je souhaite qu’elles perturbent et provoquent, je veux faire réagir les spectateurs, peu importe la réaction. Je voudrais leurs faire oublier leur vie quotidienne”.

 

 L’enfant de Toulouse :

DRAN, né à Toulouse en 80, actif sur les murs toulousains depuis 2007. Son imagerie est parfois pleine d’humour noir, parfois pleine de mélancolie ou alors pleine de légèreté, mais dans tous les cas, son travail est assez marquant. Avec ses enfants tristes, il porte un regard plutôt cynique sur notre société, c’est un as de la caricature (ici Tilt, son grand frère d’art de rue). A l’aise avec plusieurs techniques (dessin, peinture, sérigraphie) et sur plusieurs supports dont sa superbe série sur des cartons usagers.
En 2010, il a tapé dans l’œil de Banksy qui l’a invité à son expo “Santa’s ghetto” ce qu’il l’a propulsé “chez les grands” et lui a ouvert les portes de la renommée. Grâce à ça, il a été interviewé par les Inrocks, dont je vais citer quelques extraits. Dran définit son travail “comme une pratique récréative, sans règle, avec toujours le souci de toucher le spectateur... Je n’ai jamais voulu provoquer pour provoquer, mais je veux parler de la société, avec mon petit regard… On a le droit d’être méchant quand c’est pour alerter.  Mes dessins photographient les connards pour qu’on rigole d’eux.” Malgré cette récente notoriété il a besoin d’aller poser dans la rue car “le graffiti, c’est la camaraderie, l’adrénaline, la récréation… l’atelier, c’est le labo, c’est mon cerveau. Il faut parfois que je sorte de ma tête.” En ce moment, on parle beaucoup d’ “acheter en France” et aussi des radars automatiques, Dran également…

 Donner au train des idées d’avance :

CORAIL, le plus underground de la liste (normal, c’est un graffeur), je ne pense pas qu’il a pris ce “blaze” parce que son péché mignon, c’était les trains corail (aucune trace d’un tel méfait sur Internet en tout cas). Au vu de son travail, je dirais qu’il semble en fait fan des animaux et fonds marins (NDLR : le corail est un animal marin de l’embranchement des Cnidaires). Et on peut dire que l’animal est un graffeur atypique mais pas parce qu’il graffe plutôt des sortes de créatures sous marines (vivantes ou mécaniques), ni que certains de ses murs montrent des engins typés Robotech.
Par contre son lettrage est vraiment spécial mais surtout ce qu’il y a de plus remarquable et original dans son travail, c’est qu’à la manière d’un artiste urbain, il s’imprègne du support (ou du décor) et l’utilise dans sa peinture et ça, c’est assez rare chez les graffeurs. Et il est tellement doué qu’il est difficile de distinguer le vrai du faux, le réel et la peinture. Il crée une sorte de dialogue entre le fond (le mur) et sa peinture. Ci-dessous une collab’ avec Snake, un autre graffeur toulousain. On peut apprécier le lettrage de Corail qui est très travaillé (NDLR : il y a écrit Corail – Snake )

Le street art à Toulouse, ça fait (toujours) TILT.

Tilt est né à Toulouse en 73, c’est sûrement un des plus vieux graffeurs toulousains encore en activité. Archi-connu, il a exporté sa peinture figurative à base de lettrage bubble style à travers le monde. Après avoir vécu le rêve américain (NDLR : il a vécu 2 ans à Brooklyn), il est aujourd’hui revenu dans sa ville natale parce qu’il “❤ Toulouse”. En janvier, TILT avec l’aide de Tober, Grizz et Don Choa (ui ui, le rappeur de la Fonky Family et surtout ancien taggeur également né à Toulouse) a redécoré une chambre d’hôtel à Marseille (ça pue) façon squat qui s’appelle “Panic Room”. Les explications de l’artiste ici. Et, en plus, il me permet de ne pas déroger à la tradition du Sebdomadaire, c’est à dire finir en vidéo.

TILT – PANIC ROOM from BIG ADDICT on Vimeo.

Source : bibi

Sebdo


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